FR
C’est à un concert d’Henri Dès, qu’Etienne Caylou fait remonter sa passion. « J’ai été fasciné par les instruments, les consoles, le son et je n’ai plus voulu faire autre chose. Je n’ai jamais douté de ma vocation, c’était une obsession. ». Il sera ingénieur du son et s’en donnera les moyens en réussissant le concours du Conservatoire de Paris. Avant même d’avoir achevé son mémoire de fin d’études, il se retrouve stagiaire dans le studio de Julien Delfaud. « Je suis devenu son assistant pour quatre riches années durant lesquelles j’ai appris à réaliser et à mixer en travaillant avec lui sur des disques de Gaëtan Roussel ou Woodkid. ».
Le premier travail en dehors de l’orbite de Julien sera la coréalisation puis le mix de l’album de Séverin en 2015. Ensuite, il investit durant trois ans le Studio Pipo où il mixe de nombreux disques pour Eddy de Pretto, Clara Luciani, Mustang ou encore Alex Beaupain. « Le mix, je le vis comme une performance. Un moment solitaire où je m’imprègne d’abord longuement de la mise à plat de l’artiste. Ensuite je me lance instinctivement. Je ne réfléchis pas, mais je reste hyper concentré pour faire des tentatives, jusqu'à ce que le morceau apparaisse presque comme par magie. ». Au-delà de la technique, c’est la dimension humaine de la réalisation d’albums et même du mix qu’il apprécie. Il s’agit de « trouver sa place, gérer les personnalités et les visions de chacun. La musique au final est le produit de ce processus quasi psychanalytique. Je dois rassurer l’artiste, calmer ses doutes et l’aider à passer le relais. ». Son oreille extérieure est d’autant plus décisive en cette époque où les artistes sont si souvent seuls face à leur musique. Mais quand il réalise un album, rien ne lui plaît plus que de piloter de véritables sessions d’enregistrement et de « monter un casting pour obtenir la bonne alchimie qui va transcender le projet ».
ENG
Etienne Caylou found his calling at an Henri Dès concert. “I was fascinated by the instruments, consoles and sound, and I no longer wanted to do anything else. I never doubted my career choice, it was an obsession.” He wanted to become a sound engineer and began by entering the competitive examination of the Conservatoire de Paris. Before he had even finished his end-of-studies dissertation, he began to train in Julien Delfaud’s studio. “I was his assistant for four very valuable years, when I learned to produce and mix by working with him on Gaëtan Roussel or Woodkid records.”
His first job independent of Julien was the coproduction and mixing of Séverin’s album in 2015. He then went to Studio Pipo for three years to mix many records for Eddy de Pretto, Clara Luciani, Mustang and Alex Beaupain. “I see mixing as a performance, a period of solitude. I initially spend a long time looking at the artist from every angle. Then I get to work instinctively. I don’t think things over, but stay extremely focused, trying different things until the track appears almost by magic.” Beyond the technical skills, he likes the human aspect of producing albums and even mixing them. The idea is to “find your place and coordinate everybody’s personalities and visions. The final music results from that virtually psychoanalytic process. I have to reassure the artist, dispel their doubts and help them move on.” His role as an outside ear is even more crucial these days when artists are so often alone with their music. And when he produces an album, he likes nothing more than to manage real recording sessions and “do casting to find the right chemistry to transform the project.”