FR
« Quand on est musicien, on a parfois peur de sa propre musique. Pour se rassurer, on est tenté de la faire ressembler à d’autres qu’on a aimées. Le réalisateur est celui qui va sécuriser l’artiste et lui permettre de s’émanciper. C’est avant tout le premier auditeur d’un disque. »
Musicien lui-même, formé au conservatoire aux percussions classiques, co-producteur et co-réalisateur d’albums pour Lomepal ou Alex Beaupain, mais aussi compositeur de musiques de film (Frères Ennemis avec Matthias Schoenaerts et Reda Kateb), Gabriel Legeleux reconnaît avoir une obsession : faire en sorte qu’un album ne ressemble jamais à une compilation, mais garde une unité, un son identifiable. « J’ai la passion des disques comme œuvre globale. La volonté de faire des albums cohérents et de trouver un équilibre non seulement au sein des morceaux, mais aussi au sein de l’album lui-même. Ce qui m’intéresse, c’est l’homogénéité des disques et leur radicalité. On vient me chercher pour une sensibilité qui se retrouve dans ma propre musique. Un certain lyrisme, mais aussi une forme d’épure, de travail du son. Une certaine mélancolie aussi. »
ENG
“When you’re a musician, you’re sometimes scared by your own music. To find some peace of mind, you’re tempted to make it sound like other kinds of music you like. The producer is the person who must make artists feel safe and help them break free. Above all, they’re the record’s first listener.”
A musician himself – he studied classical percussion at the conservatoire – co-producer of albums for Lomepal and Alex Beaupain, and also a film-score composer (Close Enemies with Matthias Schoenaerts and Reda Kated), Gabriel Legeleux admits to an obsession: making sure an album never sounds like a compilation, but has a connecting thread, an identifiable sound. “I love records that are an overall work. There’s the idea of making coherent albums and finding a balance, not only for the individual tracks, but for the album itself. What interests me is the consistency and radicalism of records. People come to me looking for a sensibility they hear in my own music. A certain lyricism, but also a kind of blueprint, work on the sounds. A certain melancholy, too.”