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« Je me méfie des spirales nocives de perfectionnisme, je suis souvent plus créatif lorsqu’il y a des contraintes de temps et que je dois me fier à mes premières intuitions. »
Ambroise Willaume aime la spontanéité et sait « rester à l’écoute des accidents ». Il joue de la musique depuis l’âge de 15 ans, d’abord avec le groupe Revolver puis en solo depuis 2013 sous le nom de Sage, année où il a aussi commencé à composer, réaliser, jouer ou arranger pour d’autres, notamment Woodkid. « C’est avec lui que j’ai découvert que je savais voir rapidement le potentiel d’une chanson. On dépense souvent trop d’énergie à maquiller une matière première qui n’est pas bonne. Moi, je préfère passer du temps à améliorer les chansons malades. »
C’est ainsi qu’il se baptise Song Doctor : « Quand je produis, je suis comme un peintre qui s'attache à la qualité du dessin plus qu’au traitement de la couleur. Pour moi l’essentiel est de réaliser un vrai travail sur les fondations des chansons plutôt que de devoir jeter de la poudre aux yeux pour cacher qu’elles ne sont pas solides ».
Travailler avec des personnalités aussi différentes que Clara Luciani, Woodkid, Soko ou Lomepal lui a aussi appris à savoir cerner les artistes rapidement : « Lorsqu’on touche aux compositions d’un autre, on est dans quelque chose de très intime. Il faut réussir à faire comprendre qu’on ne va pas leur voler quelque chose, mais simplement les emmener plus loin. Mais souvent les meilleurs artistes ne sont pas fétichistes de leurs chansons. »
ENG
“I’m wary of vicious spirals of perfectionism. I’m often more creative when there are deadlines and I have to trust my initial instincts.”
Ambroise Willaume enjoys spontaneity and knows how to “listen to accidents.” He has been playing music since he was 15, at first with the band Revolver and then solo since 2013 as Sage. In that year, he also began to write, produce, play and arrange for others, especially Woodkid. “With him, I realized I could quickly see the potential of a song. We often waste too much energy trying to polish raw material that’s no good. I prefer to spend my time caring for sick songs.”
That is why he calls himself ‘Song Doctor’. “When I produce, I’m like a painter who’s more interested in the quality of the picture than the treatment of color. For me, the main thing is to do proper work on the basics of a song rather than use smoke and mirrors to conceal its weaknesses.”
Working with personalities as varied as Clara Luciani, Woodkid, Soko and Lomepal has also taught him to weigh artists up rapidly. “When you work on someone else’s creations, you’re dealing with something very personal. You have to be able to make them understand that you’re not going to rob them, but simply help them progress. Although the best artists are rarely fetishistic about their songs.”